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la sagesse innée du corps et l'expérience du "lâcher-prise" (katsugen undo)
1 juillet 2002

Le corps est sans pourquoi. Le corps est sans parce que. ( suivi de: "à l'écart du noguchisme" et de "histoire d'un pauv' type')

  

Quoi de plus naturel que de se laisser-aller, que de laisser fonctionner l'organisme en mode automatique?...

Sans se fixer de limite, sans respecter les buts énoncés par d'autres ni même ses propres buts.

Tant que cela à un sens dans notre expérience. Tant qu'on en ressent le besoin.

Le corps est sans pourquoi. Le corps est sans parce que.

 

A l'écart du noguchisme:

Quoi de plus naturel que de faire l'expérience du lacher-prise dès que possible.

Dès que possible: quand c'est possible, peu importe quand; où c'est possible, peu importe où.

   Je me rends compte aujourd'hui que tout ce qui me sépare du "noguchisme" est contenu dans ce "dès que possible". C'est cet impératif venu des tréfonds, ce besoin pressant -plus fort que moi- ressenti, "inclu" dans mon corps, qui m'a toujours tenu à l'écart du noguchisme et de ses dérives. C'est ce qui m'a conduit à dire que toute organisation autour du katsugen undo nuit au katsugen undo; c'est l'unique raison d'être de ce blog enfin.

    Car l'histoire de ma lutte avec le noguchisme n'est que le reflet d'une lutte intérieure. Jusqu'ici je n'acceptais pas ce "dès que possible" comme un état de fait indiscutable; il y avait un doute en moi: "pourquoi: moi suis-je incapable de me contenter du katsugen undo à la petite semaine, en touriste, juste pour entretenir sa petite santé et faire partie d'un groupe qui idolâtre bêtement des figures iconiques, qui se complaît dans l'adoration de "grands hommes", et qui "pratique" (sic) en troupeau. Ca doit être tellement agréable de faire partie d'une sorte de famille, de croire ensemble, de partager la même démence. De pouvoir rentrer dans une case,  dans un moule, au chaud, et de s'y tenir comme un mort ce tient tranquille dans une tombe. Le confort, quoi! Pourquoi ai-je toujours été allergique à tous courant de pensée qui ne donne pas le vertige (1) ? Pourquoi le katsugen undo de confort m'est-il interdit bordel? Est-ce que j'ai un problème?" Voilà (de manière caricaturale) ce qui avait lieu en moi sournoisement, sans que je m'en rende compte, sans que je ne puisse mettre des mots dessus.

   Ma révolte contre l'étau du noguchisme est l'histoire de la mort de ce doute. Ce blog est son dernier râle.

   Et aujourd'hui je peux dire fièrement que ce doute est mort! Et que je me fous désormais du katsugen undo de confort et de votre pratique du noguchisme (car vous ne pratiquez pas le katsugen undo -c'est impraticable- , vous ne pratiquez que votre croyance et ses rites). Pratiquez! Eclatez-vous, pratiquez comme des débiles! priez vos saints et vos divinités ("la santé", "la vie pleine", etc) tant que ça vous chante! Je m'en fous! Vous êtes ridicule, je suis ridicule, et désormais ça me fait rire!!

                        Alors, surtout, ne changez rien, vous êtes parfaits!!

(1) Je dois rendre ici honneur à quelques courants vertigineux: le constructivisme radical de Ernst von Glasersfeld et Heinz von Foester (dans le fondement de cette approche, pas spécialement dans son application), le solipsisme et le scepticisme. Et tous les livres d'entretiens avec U.G Krishnamurti ou Nisargadatta.

   Ceci dit je ne me sens ni constructiviste, ni sceptique, ni… etc. Pas du tout.

   Le point commun entre ses façons de penser est que je leur ai piqué des outils conceptuels pour me construire ma propre pensée. Pour me bricoler ma manière de me justifier. Être capable de penser ma façon d’être –c’est-à-dire de pouvoir dire avec des mots pourquoi je me comporte comme ceci et non comme cela- me permet de justifier mon comportement au regard de la Société. Ma pensée me permet de me protéger du regard et du côté intrusif de mes semblables et de pouvoir leur parler de ma propre expérience. Afin qu’il la respecte en tant que telle : une et unique -exclusive. « Bonne » exclusivement pour moi, uniquement pour elle-même et par elle-même : afin que je puisse vivre avec mes semblables comme bon me semble, et non comme bon leur semble…

   Chaque organisme est unique, naturellement « original », et c’est à chacun de se bricoler une pensée qui lui convienne pour vivre tranquille en société avec son prochain. Pensée à ma manière est une nécessité physique : j’ai un besoin physiologique d’autonomie.

   Être autonome : se nommer soi-même. Je n’accepte que les étiquettes que je m’appose. Les autres ne se gênent pas pour vous en donner, c’est le jeu. Mais je préfère les miennes, comme je préfère marcher dans mes propres pas. Aujourd’hui j’en accepte deux :

-   « spontanéophile » : néologisme que j’ai fabriqué qui veut dire « qui aime la spontanéité».

-     Et « conteur » : parce que à mes yeux tout est conte, tout est mythe. Tout système explicatif de « la vie », qu’il soit dit religieux ou scientifique ou autre, est mythologique, toute explication de la naissance, le monde, le « moi », la mort, etc. est une légende. De ce fait, dès que je m’exprime, c’est ma vision des choses, c’est mon histoire –mon tissu de légendes- personnelle qui parle. Dès que j’ouvre la bouche ou que je saisi la plume (ou la caméra) ce sont mes images, mes pensées, mes souvenirs, mes croyances, mes fables, mes rêves, mes idées, mon imaginaire, ma façon de me représenter moi-même et de me représenter le monde qui parlent tout à la fois. Je ne suis qu’un « mythomane » acculé à ses vérités mensongères. Je suis un mythe. Un mythe en lequel je crois moi-même, pour moi-même et par moi-même. Pensant, je me fais des films tout le temps et dès que je m’exprime c’est mon prisme, ma manière de projeter mon film qui s’exprime.

   Ainsi, dans un premier temps je suis spontanéophile, et dans un second temps -dans la mesure où je ne la ferme pas- je passe mon temps à raconter les histoires que je me raconte : je suis conteur.

     Spontanéophile raconteur d’histoires... bref, pauvre type qui se la raconte... :):)

 

 

 

 

 

 

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