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la sagesse innée du corps et l'expérience du "lâcher-prise" (katsugen undo)
1 mars 2014

L'expression la "pratique du katsugen undo" (ou du "mouvement régénérateur") expliqué à un enfant de 10 ans

   Comme dans le milieu du cyclisme on estime qu'on "pratique le vélo", dans le milieu noguchiste il est reconnu qu'on "pratique le mouvement régénérateur"; examinons un instant cette absurdité. 

   Rappelons que ici le terme "katsugen undo" est ici employé dans son acceptation réductrice : il désigne l’expérience brute du « lâcher prise ». C’est-à-dire le fait de lâcher les commandes du corps : de ne plus être maître à bord : de laisser le corps-mental fonctionner en pilotage automatique : de laisser la spontanéité faire. Si ce n'est déjà fait essayez (fermez les yeux, plongez en vous-mêmes et laisser faire... Les pensées vont et viennent, le corps bouge tout seul. Personne ne bouge: ca bouge, ça sent, ça pense. C'est cela "être ni ceci ni cela".), l’organisme se passe très bien de commandant de bord. Il n'y a à proprement  parler "rien à faire" ; c'est à dire -précisément- rien à pratiquer...

 

    La pratique du non-sens

Voici des expressions strictement synonymes, et égales dans la bêtise.

-      Pratiquer le katsugen undo

-      Pratiquer le lâcher-prise

-      Pratiquer une activité involontaire

-      Faire de la spontanéité

-      Faire volontairement une activité involontaire

-      Faire exprès de ne pas faire exprès

Ces expressions sont des non-sens, des contresens, des impossibilités logiques et pratiques.

   On peut écrire cela avec ces mots, mais ces mots là mis dans ce sens là, ça ne fonctionne pas, ça ne veut rien dire. Asémantique.

   Quand une personne pense pour-elle-même qu’elle « pratique le katsugen undo/ mouvement régénérateur inné », cette personne estime que ce non-sens est viable dans sa vie, dans son monde –et cela la regarde après tout, pourquoi pas ? Mais si cette personne commence à communiquer autour d’elle en utilisant ce non-sens, n’est-il pas tout à fait logique et normal que ces interlocuteurs lui fassent remarquer que ce qu’elle dit n’a pas de sens (en fonction du sens social des mots qu’elle emploie et qu’elle met en corrélation).

    La situation est analogique avec celle de ma petite fille qui en ce moment apprend à parler. Il y a des bugs dans son langage, alors nous la reprenons afin qu’elle puisse être comprise par le plus grand nombre et pas seulement d’elle-même et de son entourage proche (nous, ça famille qui sait à quoi s’en tenir). Par exemple dès qu’elle voit ce qu’on appelle communément un « vélo » elle le nomme « casque ». Cette chose en question se fout totalement qu’on l’appelle « vélo » ou « casque » ou même "chose" ; mais moi, en tant que père qui connaît le sens conventionnelle qu’on donne à cette chose et aussi en tant qu’individu qui estime que le langage c’est quand même pratique pour communiquer (quand on respecte le sens des mots) je lui dit : « non, ça c’est un vélo ». C’est arbitraire, mais c’est « comme ça » ! Quel père autoritaire je fais !

   Actuellement dans son monde le fait d’appeler un « vélo » un « casque » (malgré nos rappels au sens commun) est tout à fait viable et nous ne lui en tenons pas rigueur. Mais si en grandissant elle continue de s’attacher à ce qui ressemble fort à un contresens, qu’elle commence à propager cette information autour d’elle comme si c’était une vérité indiscutable et qu’elle rameute des gens avec elle pour crier au monde que cette chose qu’on nomme « vélo » est en fait un « casque », alors je commencerai à me faire du souci pour sa santé mentale…

   Je suis le premier à jouer avec les mots et à dire n’importe quoi pour plaisanter. Mais quand il s’agit de communiquer sérieusement, si chacun se met à changer le sens des mots ou (et) à nommer les choses comme il le souhaite, on ne peut plus parler ensemble ni tenter de se comprendre.

   Le truc rigolo c’est que quand on s’intéresse au langage des Noguchistes et des Tsudistes (aux personnes qui s’organisent autour de « la pratique du katsugen undo »), on s’aperçoit vite qu’ils ne font qu’employer non-sens sur non-sens. Toutes leurs pratiques -qui ne sont finalement que des rituels- reposent, sont justifiées par ce qui apparaît comme des contresens flagrants à toute personne qui appelle un « vélo » un « vélo ».

   On se trouve confronté à une communauté de personnes qui ont leur propre langage ; qui si elles ne sont pas d’accord entre elles arrivent du moins à se comprendre en se référant et en utilisant ce langage commun. Ces personnes de cette bulle, de ce monde se rassurent entre elles avec des rites, des codes et des discours (des catéchismes) qui n’ont d’autre réalité que celle de leur croyance commune.. Car c'est la foi qui les rassemble. ( La foi en la bonne parole de leurs papes Noguchi et Tsuda notamment.)  

     « Pratiquer le katsugen undo », « réaliser le cœur du ciel pur », « stage de katsugen undo », « propager le mouvement régénérateur », « groupe de katsugen undo », "système moteur pyramidal/ extra pyramidal", "déclenchement" du katsugen undo, etc... sont autant d'expressions courantes vides de sens qu'ils se répètent comme des prières. Ensuite il y a des « écoles » des « maîtres, des enseignants, de profs, des élèves, des disciples, des pratiquants… »,  etc… etc… Au sein de ces organisations hiérarchisées ce vocabulaire religieux ne choque nullement ces esprits endormis et blindés.

   Pourtant si on examine minutieusement ces discours, si on les prend au mot, alors tout s’écroule, parce que ça ne tient pas debout, ça ne veut rien dire, les fondations sont pourries, c’est bidon… Il n’y a qu’une illusion de sens. Il n’y a que la foi en une compréhension fausse du « katsugen undo ». (Toute compréhension du katsugen undo est fausse d’ailleurs, mais ça c’est une autre histoire...)

    Le pire est quand même que quand vous les mettez face à leurs contradictions ils se ferment comme un religieux orhodoxe se brusque face à l'hérétique. Peu importe la pertinence et l'emploie non déformé du langage seul importe la défense des intérêts et des croyances. Ainsi un "professeur" m'a soutenu que "bien sûr que ça ne se pratique pas vraiment, c'est une pratique sans pratique"... et trois phrases plus tard le revoilà en train de parler de "pratique"... Un autre pratiquant, au bord de la crise de nerf, m'a parlé de "technique de santé sans technique"...

   Devant pas vraiment devant tant d'intelligence sans intelligence, je sens sans sentir que je commence sans vraiment commencer à en perdre sans perte mon latin pas vraiment latin...

   Bon je vous laisse, je vais aller faire un tour de casque!

 

 

 

 

 

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