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la sagesse innée du corps et l'expérience du "lâcher-prise" (katsugen undo)
19 août 2006

Le devoir d’ « être tel qu’on est », d’ « être soi-même », je m’en suis fait des mitaines...

 

  « Deviens ce que tu es », la même soupe indigeste que nous servent les psychologues, les religieux, les maîtres spirituels et aussi les scientifiques (avec leur culte de la Réalité telle qu’elle est) pour mieux affirmer leur pouvoir. Toutes ces recherches vaines partent du même postulat de base qu’il y a en nous pensée véritable, une vérité vraie, une être véritable qu’il est de notre devoir de dénicher. Fumisteries ! Ce postulat est pourri ! C’est du flan, du vent ! Néant !

   Ces recherches sont vaines parce que ce postulat ne repose sur rien de tangible. Il n’y a rien en dehors de l’expérience de soi. Il n’y a rien de tel que la Vérité ou la Réalité ontologique, objective ou transcendantale, qui existe en soi, détachées de l’expérimentateur. Il n’y a rien en dehors de notre expérience directe, personnelle, que nous donne à vivre la pensée au moyen de la conscience d’être. Et cette conscience est dans son expression subjective, conditionnée,  fasciste (pensée uique et totalitaire: "chacun voit midi à sa porte" : chacun voit les choses avec son propre regard, avec ses propres yeux, et "ce qui voit ne se voit pas"), relative, limitée, biaisée par moult prismes culturels et biais cognitifs (observer c'est inférer; penser c'est agir; percevoir c'est faire, c'est donner consistance, c'est former, c'est déformer; comprendre c'est interpréter, se projeter; untiliser le langage c'est utiliser des représentations pré-conçues; nommer c'est donner sens, c'est pré-juger; connaître c'est re-connaître, etc, etc.), partisane, autocentrée ( chacun est pour lui-même et par lui-même le centre du monde, de son monde propre, chacun est donc qu'il le veuille ou non égocentrique et égoïste), fluctuante, protéiforme, insaisissable, irréductible à une seule définition, partielle, etc…

   Notre expérience –notre être-au-monde – ne peut qu’être ainsi.  Notre expérience ne peut être autre chose que ce qu’elle est, au moment où elle l’est, pour le temps où elle l’est. On ne peut pas être tel qu’on est « vraiment »  de manière continue. On est toujours -depuis toujours et pour toujours- tel qu’on est d’instant en instant. Toujours vrai –mais seulement pour un instant. Toujours « vrai » en fonction de cet instant. De manière discontinue, déconnectée. Déconnectée d’une quelconque Vérité immuable, d’une quelconque continuité. Même si on est « hypocrite » : l’hypocrisie est notre vérité de l’instant. What else ? L’instant d’après on sera « généreux », « sincère », « radin », « en colère », « joyeux », etc. Ça bouge tout le temps. Être vivant fluctue et varie depuis tout temps d’instant en instant. La vie est mouvement. Nous sommes mouvant.

   La connerie est juste de s’attacher à quelque chose qu’on devrait être dans le temps, dans la continuité. D’essayer « d’être soi-même », de définir ce qu’on est et ce qu’on n’est pas, et d’essayer de s’y tenir en se fixant sur une image de soi jugée gratifiante. Mais toute image de soi est fausse ! En privilégiant des images de soi plutôt que d’autres, en favorisant des expériences plutôt que d’autres, on se coupe de la spontanéité et de son harmonie naturelle. Aux chiottes le « comment vivre », à la poubelle le « comment être » !

Constant comme une girouette

Ma vérité d'un instant n'est pas celle du suivant.

 

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