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la sagesse innée du corps et l'expérience du "lâcher-prise" (katsugen undo)
18 février 1998

Deuxième introduction: à l'écart du "Bonheur"

   

   Quel est le point commun entre la spiritualité, la religion, le développement personnel, la psychologie, les méthodes de santé ou de bien-être, et les techniques de réalisation de soi ? Tous prennent le corps humain pour un débile. Quel est le dénominateur commun entre 99,21%  des philosophes, des psychopitres, des gurus, des saints, des coachs, des scientifiques, des Maîtres en tous genres, des profs, des grands-hommes, etc… c’est qu’il nie en chœur l’intelligence spontanée du corps humain.

    Tous ont recours à des enseignements, des pratiques, des arts de vivre munutieusement définis, tous recommandent des manières d’être particulières, bref tous ont recours au culte omniprésent – quel que soit la culture- en l’omnipotence du « comment vivre ». Sous-entendu si on se plie au sens de la vie et aux trucs et astuces qu’ils nous servent sur un plateau, on pourra jouir par voie de conséquences aux sacro-saints Bonheur, Santé, Bien-être, Epanouissement, voire Réalisation et Illumination -si vraiment on est des bons élèves… Bien sûr, tous sont des autorités indiscutables en la matière et ils savent de quoi ils parlent. « C’est évident. »

   Je vous propose  à travers ce blog de mettre cette évidence à l’écart. De ne placer votre confiance en aucune autorité (surtout pas la mienne) mais plutôt de vous tourner vers votre propre fonctionnement et votre propre expérience. Et enfin, si ça vous chante,  de reconnaître par vous-mêmes et pour vous-mêmes, à travers l’expérience du « lâcher-prise », l’heureuse intelligence spontanée de votre propre organisme.  La sagesse naturelle du corps –si on s’y laisse prendre- nous permet de gratifier de notre plus royale indifférence tous ces art-de-vivre à la mords-moi-le-nœud dont  on nous rabat les oreilles à longueur de temps, et de vivre à l’écart  du marché du Bonheur qui n’est qu’un marché de dupes.

    Haruhika Noguchi s’était en son temps lancé sur cette voie il me semble en parlant de l’expérience « katsugen undo » et de la sagesse naturelle du corps. Si de son vivant, pour lui, il n’a reconnu d’autre autorité que sa propre expérience, il a malheureusement oublié de saper sa propre autorité pour les autres et s’est comporté comme un « Maître » (ainsi qu’il est reconnu encore aujourd’hui par ses disciples -que j’appelle les pratiquants du « noguchisme »). En voulant "propager le katsugen undo" Noguchi en a fait la propriété exclusive de quelques-uns; en voulant libérer ses semblables il s'est immortalisé et emprisonné lui-même dans le rôle du libérateur. L'adage célèbre "l'enfer est pavé de bonnes intentions" n'a manifestement jamais été traduit en japonais...

   M’inspirant de ce contre-exemple pour ne pas tomber dans le même piège, je me suis ingénié tout au long de mes écrits et de mes vidéos à souligner la fatuité de ma démarche, à  remettre en cause ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une pseudo-crédibilité de ma part à un passant naïf et véloce quand il s’agit d'admirer son prochain (je parle de celui ou de celle qui -par peur de sa Solitude- s'empresse de sur-élever son semblable pour mieux s'aveugler, pour mieux refuser la souveraineté et l'autonomie de sa propre expérience personnelle). Bref, j’ai essayé de scier la branche sur laquelle je m’assois pour écrire ces lignes. Arrivé au terme de ce blog, je suis content car il me semble que j’y suis parvenu : j’apparais dans tout l’éclat de mon ridicule!.. Et si j'ai accouché au passage d'un cadre de pensée alternatif au noguchisme, d'une autre manière de penser "l'intelligence spontanée du corps" ( en appréhendant  le "katsugen undo" sous l'angle de  ce que j'appelle la consistance du corps ), ce cadre de pensée s'annule et disparait en lui-même dans la reconnaissance de se propre absurdité.   

   En effet, si vous parvenez vivant et pas totalement abruti à la fin de ce blog (ou alors sautez directement à la case "L'Absurdité de ma démarche" ou "La pierre d'achoppement") , vous verrez que vous vous trouverez aussi couillon qu’en lisant ces lignes : ne sachant à quel saint se vouer, se demandant si c’est du lard ou du cochon ce dont je blablate, et peut-être aussi vous questionnant sur le genre d’hurluberlu qu’il faut être pour écrire toutes ces balivernes . En définitive il ne reste que cette question en suspens –qui est la seule intéressante d’ailleurs :

   « Bon ! je me lance dans l’aventure du lâcher-prise oui ou merde !? »

   Et à cette question, vous êtes seul à pouvoir répondre.

 

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