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la sagesse innée du corps et l'expérience du "lâcher-prise" (katsugen undo)
1 octobre 2001

Pour désenliser le "Katsugen Undo" de l'influence Itsuo Tsuda et Haruchika Noguchi

Pour en finir avec l'héritage de Itsuo Tsuda et Haruchika Noguchi

     L' expression "Katsugen Undo" est inévitablement liée à Haruchika Noguchi, qui est l'auteur japonais de cette expression, et à Itsuo Tsuda, qui a traduit maladroitement en français cette expression par "Mouvement régénérateur".

    Ce que je vais essayer d'exposer ici, c'est que Haruchika Noguchi et Itsuo Tsuda ont quelque part "accaparé", "réquisitionné", "récupérer" le Katsugen Undo et que finalement ils l'ont travesti. Ils ont construit autour du Katsugen Undo un cadre de pensée qui les arrangeait, mais ce cadre de pensée ce révèle trop étriqué pour pouvoir contenir le Katsugen Undo.

   Le problème s'il en est un, c'est que la pensée de Noguchi reprise et frelatée par Tsuda fait figure de pensée unique. Reprise en choeur par tous leurs "fidèles" qui ont découvert le Katsugen Undo via leurs écrits où les institutions qu'ils ont créé. Et voilà qu'à leur tour ces fidèles ouvrent des "écoles" et proposent des "stages", continuant bêtement le mouvement de récupération initié par leurs "Maîtres"...

   J'aimerais juste préciser ici que pour s'abandonner au Katsugen Undo il n'est pas nécesaire de prêter allégeance aux catéchisme de Tsuda et consorts...

Leurs mérites:    

   Dire que Noguchi et Tsuda se sont plantés, ce n'est pas dire qu'ils se sont complètement plantés! Je pense même que Noguchi a vu juste à 90%... Vous allez dire que je pinaille pour 10%. Mais quand on sait qu'ils ont le monopole de la pensée autour du Katsugen Undo et que tout le monde les suit presque aveuglément (je n'ai vu nul part de critique à leur égard, c'est louche non?), ces 10% ont une importance cruciale, surtout dans les faits. Parce que c'est dans les faits bien plus que dans leur pensée que je les attaque.

   Le mérite de Noguchi c'est d'avoir (re)mis la sagesse naturelle du corps au premier plan, d'avoir souligner les limites de l'intelligence humaine quand il s'agit de santé. La santé est la condition naturelle, l'état naturel de l'animal humain.  La raison invente toute sorte de techniques et d' arts de vivre pour le "bien-être", mais le corps n'en a cure. Le corps sait. Si on laisse notre corps faire sans intervenir (le Katsugen Undo), il retrouve de lui-même sa santé en produisant l'énergie et les mouvements nécessaire à sa régulation.

   Dans notre monde enclin aux solutions toutes faites, aux modes d'emplois et au recettes, ce message de Noguchi est d'une simplicité, d'une limpidité et d'une véracité merveilleuse; il faut bien le reconnaître.

   Noguchi a créé un cadre de pensée, c'est à dire un discours et des concepts, qui ont permis une acceptation sociale et individuelle du véritable lâcher-prise (katsugen undo). En soi, déjà, c'est remarquable. Personnellement mon cadre de pensée était tellement étriqué le première fois que je me suis laisser aller que j'ai rejeté cette expérience comme étant une folie. Le fait d'avoir rencontré le cadre de pensée de Noguchi par la suite m'a permis d'intégrer cette expérience.  Autrement dit les deux conférences de Noguchi m'ont servi pendant un temps de cadre de pensée pour interpréter mon expérience du lâcher-prise et lui donner sens dans ma vie -pour l'enraciner et lui donner une place dans mon existence.  De cela je lui en suis gré.

  Mais ce ne fut qu'un temps. Un temps qui me paraît aujurd'hui très lointain. A ce jour je considère ces conférences comme de vieux souliers éculés: bon à jeter!..  En outre, maintenant que je mesure à quel point cette maudite question du sens nous bouffe et nous pourrit la vie, je trouve le sens (et surtout les pratiques qui en découlent) qu'a donné Noguchi au katsugen undo tout à fait étriqué et déplacé. Donc poubelle!

   Aujourd'hui, même si je constate les limites de son approche, force est d'admettre qu'il a fait du bon boulot! Savoir lui rendre hommage ce n'est pas entretenir un admiration béate à son égard, c'est aussi savoir dire ce qui ne vas pas.

    Le mérite de Tsuda c'est d'avoir traduit deux conférences de Noguchi en francais dans son livre le Triangle Instable. Désolé, en ce qui me concerne, pour Tsuda je ne vois rien d'autre. Le reste me semble bon à jeter.

   J'ai lu tous les livres de Tsuda, ils ne m'ont servi qu'a émailler mes dissertations de philosophie de citations quand j'étais en terminale. Dans la mesure où ils ne m'ont pas aidé je ne les recommande à personne.

   Soyons lui tout de même reconnaissant d'avoir écrit la phrase la plus stupide jamais écrite, que je vous offre ici en hommage, sans autre commentaire, juste histoire de savourer: "Pour s'initier au mouvement, il est souhaitable d'attendre que l'on ait atteint un certain degré de maturité mentale(...)". ... Applaudissements svp.

 

Leur errements

    En un mot leur erreur commune est de s'être empaillés de leur vivant. Je m'explique: toute leur vie ils se sont comportés comme des "Maîtres", ils ont joué aux maîtres. Bloqués dans leur posture de références vivantes sur pattes, ils ont joués des rôles dans lesquels ils se complaisaient et pour lesquels ont les adulaient.

   A partir du moment où la confiance d'un groupe ou d'une personne se cristalise sur quelqu'un (un maître, un proffesseur, un gourou, un coach, un thérapeute...etc) tout ce qui émane de ce référent devient vérité, même ses âneries les plus grossières.

   Chez Tsuda c'est flagrant, il s'est tout permis. Je ne vais pas perdre mon temps à les référencer et à les discuter ici ce serait stérile, trop long et très ennuyeux. Je vais m'en tenir au faits qui rassemblent Noguchi et Tsuda, et à la source du problème de l'auto-mystification de Noguchi dont découle celle de Tsuda qui peroquettait le catéchisme de "ses maîtres" en y rajoutant sa sauce indigeste.

   Le plus visible aujourd'hui de l'héritage de ces messieurs, c'est que aujourd'hui n'importe quel guignol qui expérimente le Katsugen Undo se sent en droit -voire en devoir- de se comporter comme un prêcheur en ouvrant un échoppe avec pignon sur rue et de proposer des "Stages de Mouvement Régénérateur". Le discours publicitaire est déjà prêt, il suffit de piocher dans le discours des maîtres: vous me mettrez un peu de "santé" et d'auto-régulation", je prendrai aussi de la" sagesse du corps" et du "système moteur extra-pyramidal" (ça fait pro!)... arrosez le tout d'abondantes citations et autres références aux maîtres incontestés et le tour est joué... par ici la monnaie, la bonne conscience et surtout le prestige (c'est à dire le pouvoir).

   Je sais de quoi je parle parce que j'ai été moi-même été contaminé par cette maladie consistant à vouloir "propager le mouvement régénérateur"... et de gagner un peu ma croûte au passage, faut pas déconner!! J'ai démissionné de ma propre mystification tout de suite après le premier "client"!

   Voyez fleurir les écoles, les associations, les "groupes de pratiquants", les particuliers pseudo-thérapeutes qui font leur beurre sur le dos du Katsugen Undo. Et vas-y que j'técrive un livre, deux livres, trois, etc... et me voilà une référence en la matière, une autorité. C'est abject!

   Voilà le Katsugen Undo devenu un simple "produit" du supermarché du moins-pire-être, à côté de la méditation, du Taï Chi, de la reflexologie, de la gymnastique, etc... Tout cela grâce aux méthodes de "propagation" et à l'auto-mystification de nos chers Maîtres...  Noguchi a lancé la mode, il a fait le premier pas, le reste en découle.

Itsuo Tsuda, un grand farceur!

   Le fait que Tsuda est sur-élevé deux de ses semblables (ses Maîtres) pour mieux s'aveugler, que (par peur de sa Solitude) il n'est pas reconnu la souveraineté et l'autonomie de son expérience personnelle me le rend d'emblée indigne de respect. Tsuda s'est acharné à copier ses références et non à vivre sa vie.

Voyons maintenant la rengaine sacro-sainte de Tsuda à propos du Katsugen Undo reprise par tous ses disciples aveugles: "sans connaissance, sans technique, sans but". Je la trouve a priori d'une justesse indiscutable (1). Mais voyons dans les faits de notre cher Maître ce que cela a donné:

                -"sans connaissance" pour Tsuda ça veut dire j'ouvre une "école"!!! L'école, lieu de transmission du savoir entre maîtres et élèves! "Sans connaissance" pour Tsuda ça veut dire j'écris 9 livres dans lesquels je me répand sur le "comment vivre" ('la maladie, le rhume, le bain, l'accouchement, etc...), dans lequel je défini ce qu'est un homme en bonne santé et ce qu'il n'est pas... Des livres remplis de mes idées et de mes conseils dans lesquels j'écris: "le meilleur des conseils c'est de ne pas en donner."...

               -"sans technique" pour le Maître ça veut dire "pratiquer le Katsugen Undo"! Il faudrait qu'on m'explique comment faire pour "pratiquer" une absence de technique... Et histoire de pousser l'absurdité un peu plus loin: tiens, si on pratiquait l'absence de méthode en groupe?!.. Encore mieux! tiens si on organisait des stages!!!! et pourquoi pas payants en plus!!!!!!???... Le pire c'est que ça marche. Une bande de dégénérés!

    Est-ce que le vent pratique le souffle? Est-ce que le soleil pratique l'illumination? Est-ce qu'on pratique la pousse des cheveux, la digestion, la spontanéité?! Est-ce que je pratique la vie?...

                -"sans but" pour notre Autorité indiscutée ça a donné "régénérateur", "mouvement régénérateur". Cest à dire mouvement qui régénère, qui a pour fonction ou pour but de régénérer.

   On pourrait dire que je chinoise, que je bute sur des mots, mais ce serait renier le pouvoir des mots et surtout le pouvoir que cela donne à celui qui les utilise (la politique et le milieu du bien-être en sont les exemples les plus criants). D'autant plus que Tsuda a fait l'erreur de définir l'homme idéal  ("l'homme régénéré"?) qui s'avère être à ses yeux un mixte entre un homme du "type 9" et ses grands maîtres vénérés que sont Noguchi et Ueshiba. Dans ces livres il s'est appliqué à brosser le portrait de son idéal pour mieux nous refourguer ce qu'il estimait être les moyens pour y parvenir. Le "mouvement régénérateur" était juste un de ces moyens.

   Je ne veux surtout pas dire que Tsuda n'a rien compris au katsugen undo et que moi j'ai tout compris.De toute façon toute compréhension du katsugen undo est fausse (mienne comprise s'il en est une), parce que le katsugen undo précède notre facuté de comprendre et de donner un sens aux choses. Et qu'en dernière analyse notre faculté de comprendre découle elle-même, c'est à dire participe elle-même de la dynamique du katsugen undo. Je veux juste dire qu'il a beaucoup trop compris le  katsugen undo, il a beaucoup trop conceptualisé le katsugen undo, il a beaucoup trop  défini le katsugen undo, il a beaucoup trop dit ce que c'était et donc ce que ce n'était pas.Ce faisant il est passé à côté de la dynamique même katsugen undo, qui est Tout. Qui est la dynamique du Tout. Intrasèque et inséparable du Tout. Le katsugen undo c'est le Vivant en mouvement, c'est le mouvement organique unitaire de la vie. Le définir c'est lui retirer par là-même occasion toute sa Force. 

   Trop sûr de lui et trop pressé de pouvoir jouer au Maître comme ses idoles, il ne s'est pas méfié de sa propre de compréhension du katsugen undo. Il s'est trompé lui-même et il a emmené pleins de gogos dans son sillage. Voilà tout ce que je me contente de dire. Ce qui est difficile à entendre pour beaucoup, parce que cela dérange beaucoup d'illusions qui sont le socle-même de beaucoup d'organisations qui fleurissent au nom du  katsugen undo tout en le confisquant et le desservant.

   Voyez la traduction qu'il a donné de ce terme! "Le mouvement régénérateur", cela sonne comme une sentence!! "Katsugen undo vous êtes condamné à n'être qu'une simili-technique de santé à côté de la gymnastique de mamie, du yoga de papi, et de la zumba transcendantale de tata Yvonne! Au nom de Noguchi, de Tsuda et du mouvement régénérateur, amen!"  

    Il a réduit le Katsugen Undo à une de ses fonctions: la régénération (sans lui-même la vivre à fond). Pour Tsuda le Katsugen undo n'est rien d'autre qu'un outil de santé. C'est pour cela qu'il a fait ça sauce perso en mêlant "le mouvement régénérateur", à la méditation, à l'Aïkido et je ne sais quoi encore, et qu'il a cherché des ponts entre toute ces techniques qu'il jugeaient "centripètes", c'est à dire convergeant vers la même direction, vers le même centre énigmatique. Ce centre est le puit sans fond de sa bêtise et de son aveuglement, de sa croyance en son prétendu savoir.

   Il a dévié le Katsugen undo de son cours naturel. "Le mouvement régénérateur" n'a rien à voir avec le Katsugen Undo. Et Tsuda n'a rien à voir avec un "maître", c'était un clown.

 Bon, j'arrête d'écrire sans en avoir dit le quart du tiers, mais l'effort d'écriture me mets en tension. Ca ne vaut pas le coup de se tendre pour la vanité d'écrire. D'autant que comme je me fais violence pour écrire, ce que j'écris à tendance à être violent. Ce qui n'est pas le but. TchÖ

 

(1) Manifestement j'ai changé d'avis: voir la chronique "Une alternative à  "sans connaissance, sans but, sans technique" "

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Commentaires
I
Hello, je n'ai pas lu itsua tsudo, je vais peut-être en avoir envie vu comment vous en parlez (histoire de vérifier et de voir comment je réagis à ce qu'il écrit).<br /> <br /> je tâche de lâcher pour vivre katsugen undo, cela m'a bien aidée plusieurs fois. Je me dis que si nous respections les mouvements involontaires (du corps, de la voix, de ...?) des enfants dès leur naissance, nous n'aurions pas besoin "d'apprendre" comment retrouver cette fonctionnalité. Merci pour votre article, j'aime en savoir plus sur les personnes ayant impulsé quelque chose et j'aime remettre en question, ça me permet d'approfondir. sincèrement.
la sagesse innée du corps et l'expérience du "lâcher-prise" (katsugen undo)
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